Comportements toxiques, Divers

« La patronne m’a même dit qu’il n’était pas une bonne personne mais ils le gardent car il travaille bien… »

En 2019, poussé par ma mère, j’ai obtenu un emploi dans la restauration collective de la mairie de ma ville.

J’étais très timide à cette époque et vivant dans un environnement toxique, je n’allais pas bien de base.

Sauf que dans ce travail là, il y avait le second, c’est lui dont on va parler, qui se comportait mal avec tout le monde et léchait les bottes des supérieurs. La patronne m’a même dit qu’il n’est pas une bonne personne mais ils le gardent car il travaille bien..

Mais bref, à part me faire engueuler car je suis trop lent, et d’autres trucs que l’on me reprochait par rapport à mon handicap pas encore diagnostiqué à cet époque, il a été très violent psychologiquement mais aussi physiquement !

Un jour, j’installais les desserts dans la vitrine, vitrine qui était courbée vers les clients, j’avais placé un gâteau trop loin et celui-ci a glissé et je ne l’avais pas remarqué car il est tombé après que j’ai fini ! Sauf que le second lui l’avait vu !

Il est venu me chercher en me tirant par le bras en me faisant mal puis à placer sa main sur ma nuque en la serrant et m’a poussé vers la vitrine pour m’engleuler.

Je l’ai évidemment très mal vécu.

Plus tard en discutant avec des collègues, j’ai appris qu’il avait eu des propos racistes et sexistes envers d’autres collègues, ce qui ne m’étonne pas trop venant de lui.

J’ai fini par mettre fin au contrat au bout d’un an car je n’en pouvais plus.

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Les témoignages, Vouloir remonter la pente

« J’étais dans une précarité et c’est à partir de ce moment-là que tout a dégénéré. »

Temps de lecture : 1 min 32 s

Ma dernière expérience m’a complètement chamboulé, j’ai subit du harcèlement de mes collègues de boulot mais également de ma direction, une pression constante de vite finir les tâches et une charges de boulot interminable.

Il devait mettre fin à ma période d’essai pour le poste de téléprospectrice qui ne me plaisait absolument pas mais j’étais dans une précarité et c’est à partir de ce moment-là que tout a dégénéré. Les collègues de boulot m’ont pistonné pour passer au poste assistante commerciale, et la clairement n’était leur bonniche, leur assistante à elles… Et j’étais payé largement moins qu’elles…

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Comportements toxiques, Les témoignages

« J’avais l’impression d’aller en prison alors que j’étais une victime. »

Bonjour,

J’envoie cette bouteille à la mer comme une lettre qui me permettra peut-être de guérir.


J’ai commencé à travailler dans un service de recouvrement, au début cela se passait plutôt bien même si l’ambiance au travail n’était pas au beau fixe et que je ne me sentais pas vraiment intégrée.

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Comportements toxiques, Les témoignages

« Je connais des collègues qui consomment de la cocaïne pour tenir le rythme »

Temps de lecture: 1 min 15 s

Bonjour, je viens de découvrir ton travail. Bravo et merci !

Perso je travaille en communication et c’est considéré comme normal de faire systématiquement des heures supplémentaires (pas payées of course). Il y a une sorte de culture malsaine de « qui tiendra le plus longtemps » (surtout en agence mais pas que).

Je connais des collègues qui consomment de la cocaïne pour tenir le rythme (en marketing publicité et journalisme c’est assez connu).

Au début, en sortant de mes études, je pensais normal aussi de donner tout ce que j’ai pour « mériter » ma place. Je commençais à 9h30 et rentrais à 22h, 23h chez moi. Je bossais le weekend. 60h par semaine c’était normal. Puis j’ai commencé à tout simplement être moins efficace dû à la fatigue et on ne m’a pas renouvelé mon contrat.

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Comportements toxiques, Les témoignages

Au secours, sortez moi de là !

« Bonjour, je me permet de vous écrire car j’ai besoin de soutien et de conseils en cette période compliquée. Je suis réceptionniste de nuit dans un hôtel, en centre-ville de Nantes.

Je travaille seule de 23h30 à 6h45 et j’assure entre autres la sécurité d’une centaine de chambres. A la sortie du confinement, de mai à juin, j’ai subi trois agressions par plusieurs hommes à chaque fois (une verbale, une verbale avec menaces physiques et pour couronner le tout une tentative d’attouchement, par un client sorti de prison la veille…). A la suite de ces événements, je n’ai pas trouvé de réconfort auprès de mes collègues qui ont estimés que je n’étais tout simplement pas faite pour ce métier et que je l’avais sûrement cherché par ma façon d’être (ce sont des femmes pour la plupart et elle ne prendrait ma place pour rien au monde). J’ai donc pris rdv avec mon directeur, l’adjoint était présent. L’entretien n’a rien donné de positif. Apparemment mes collègues avaient déjà fait leur rapport et mon supérieur avait tranché :

Je n’avais qu’à changer de métier si celui-ci ne me convenait pas.

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Divers, Dossiers

Harcèlement Moral au travail

Le harcèlement est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

Nous avons déjà évoqué ces collègues de boulot toxiques appelés « toxifiers » mais nous verrons ici que ces comportements nocifs peuvent créer de véritables bouleversements chez les personnes qui en sont victimes.

Le harcèlement au travail en France, une réalité ?

36% des français, à ce jour, déclarent avoir déjà subi le harcèlement moral au travail (source : Parlons Travail – CFDT). Et, en 2017, sans pour autant se sentir harcelés, 16% des français confient avoir fait face à des comportements « hostiles », et ce, de manière systématique (source : Enquête SUMER 2017).

Voici quelques exemples de comportements « hostiles » au travail :

  • des situations dégradantes (on laisse entendre que vous êtes dérangés, on vous dit des choses obscènes ou dégradantes, on vous fait des propositions à caractère sexuel de façon insistante),
  • des situations de déni de reconnaissance (on critique injustement votre travail, on vous charge de tâches inutiles ou dégradantes, on sabote votre travail, on vous empêche de travailler correctement)
  • des comportements méprisants (on vous ignore, etc.).

Finalement, qu’est-ce que le harcèlement ?

Le verbe « harceler » viendrait du mot « herser », qui signifie, « soumettre à l’action de la herse ». La herse est un instrument à dents de fer ou d’acier, qu’un attelage ou un tracteur traîne roule sur une terre labourée pour briser les mottes, pour enfouir les semences ou les mauvaises herbes ».

Aujourd’hui, harceler quelqu’un est défini comme le fait de « tourmenter, l’inquiéter par de petites mais de fréquentes attaques ». Pour être plus précis, le harcèlement moral est considéré une conduite abusive (humiliations, menaces…) exercée de manière insidieuse et répétée par une personne sur une autre, pour la déstabiliser (Le Petit Robert).

On parle aussi de mobbing

Le terme de « mobbing », tel qu’employé par Heinz Leymann, psychosociologue suédois, trouve son origine dans le verbe anglais « to mob » qui signifie « assaillir, agresser, tourmenter ».

Dans le cadre du travail, le mobbing est défini comme : « une situation communicative qui menace d’infliger à l’individu de graves dommages psychiques et physiques. Le mobbing est un processus de destruction ; il est constitué d’agissements hostiles qui, pris isolément, pourraient sembler anodins, mais dont la répétition constante a des effets pernicieux ».

En effet, selon le psychosociologue suédois, cette répétition de «petites» violence sur une longue durée suffit « à déstabiliser, à angoisser la victime, à la briser et à l’exclure ».

On parle aussi de vampirisme psychoaffectif

Le harcèlement moral a également été qualifié de « vampirisme psychoaffectif ».

Kathleen Rhodes, spécialiste en soins psychiatriques, et Daniel Rhodes, précisent que ce vampirisme se retrouve dans notre vie quotidienne et que « le sang que sucent ces vampires ne court pas dans nos veines : il s’agit de son équivalent psychoaffectif, soit notre fluide énergétique mental et émotionnel ». 

Mais alors que cherchent ces vampires au travail ? L’objectif est de puiser l’énergie de leur victime afin d’augmenter la leur. Il est parfois difficile d’admettre que quelqu’un puisse être jaloux de nous (surtout si l’on a peu confiance en soi) et pourtant, il y a quelque chose chez les victimes qui attise l’envie chez les harceleurs, c’est certain. Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste et victimologue, précise qu’« ils observent avec envie que d’autres individus ont ce qu’il faut pour se réaliser. Passant à côté d’eux-mêmes, ils essaient de détruire le bonheur qui passe près d’eux. »

Mais le harcèlement, CE N’EST PAS :

Ce n’est pas un conflit

Au travail, pour différencier les problèmes relationnels générant des conflits d’un réel harcèlement, il est important de garder à l’esprit que le harcèlement est une suite d’agressions unilatérales. Alors qu’un conflit (qui peut être positif) implique lui, « des interactions et une dynamique qui se poursuit de manière bilatérale ou collective, et dont peut surgir la solution d’un problème » comme le relève très justement Marie Deveaud-Plédran dans sa thèse au sujet du harcèlement dans les relations de travail. Il serait préférable d’utiliser des méthodes de CNV plutôt que le harcèlement…

Ce n’est pas du « stress positif »

Le psychosociologue suédois Heinz Leymann, confirme qu’aucun être humain ne peut résister longtemps au harcèlement (au mobbing), car « pour supporter ces agressions répétées, une personne a besoin de ressources considérables ». Certains professionnels estiment qu’au-delà de 6 mois de harcèlement, le corps et l’esprit commencent à s’épuiser réellement et à laisser des traces indélébiles (autrement appelées « traumatismes » pouvant contribuer à un véritable épuisement professionnel), ce qui n’est absolument pas positif !

Ce n’est pas de l’humour

Qui a déjà entendu ce genre de phrase au boulot ?

« Rohhh mais c’est de l’humour ! », « T’es pas drôle », « T’es trop susceptible ! », « Tu prends tout mal, on peut rien dire ». 

Le mieux ne serait-il pas de rire ensemble ? La culture du clash est dangereuse. Amuser la galerie, au risque de blesser, en vaut-il la peine ? Qui doit faire attention ? Celui qui reçoit l’attaque ou celui qui l’envoie (même sous couvert de l’humour) ? Pour autant, en entreprise, nous pouvons rencontrer des «faux comiques ». Vous savez, c’est ce genre de personne qui vise toujours autrui mais jamais lui-même.

En effet, la harceleuse ou le harceleur fait rarement de l’autodérision, elle/il utilise l’humour pour maltraiter l’autre. Ariane Bilheran, psychologue et écrivain française, spécialiste du harcèlement, rappelle que « l’humour est toujours signifiant et jamais anodin ».

Quelles sont les différentes formes que peut prendre le harcèlement au travail ?

Harcèlement individuel : dans ce type de harcèlement, la harceleuse ou le harceleur a une cible bien précise dans sa ligne de mire. L’objectif est de détruire et/ou d’humilier la personne afin de flatter son égo. Ces agressions peuvent venir d’une personne travaillant dans l’organisation (collègue, manager, patron.ne…) ou de l’extérieur (client, fournisseur…)

Harcèlement transversal : ici, les agressions se font entre collaborateurs. L’objectif étant de malmener ses collègues de travail quitte à faire, de l’environnement de travail, un véritable cauchemar (cf. article sur les toxifiers)

Harcèlement stratégique : le harcèlement stratégique consiste à pousser à bout une personne dans le but qu’elle n’en puisse plus et décide de capituler. C’est une méthode de « management » qui incite les travailleurs à démissionner (moyen de détourner les formes légales du licenciement comme l’explique très bien Didier Bille dans son livre « DHR, la machine à broyer »)

Harcèlement institutionnel : le harcèlement est une culture dans certaines organisation et parfois, il est même valorisé. Selon Alain Labruffe, docteur en psychologie du travail, l’objectif de la direction est de « générer des situations chroniques d’épuisement professionnel en laissant libre court à la prolifération de harceleurs », à la montée en puissance des « petits chefs » et aux phénomènes de groupe destructeurs.

Que dit la loi ?

Le code du travail rappelle qu’aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel (article L. 1152-1 du code du travail).

Le fait de harceler est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende (article 222-33-2 code pénal).

Sources de cet article sont disponibles ici

Vous avez connu / vous connaissez une situation de harcèlement moral au travail ?

Dossiers

Les toxifiers

TOXIFIER : Personne toxique au travail

Heidrun Schüler-Lubienetzki, psychologue allemande, et son mari ont coaché les salariés de nombreuses entreprises. Lors de ces accompagnements, ils ont découvert une problématique récurrente, celle des personnalités « toxiques » au travail.

Les toxifiers représenteraient 5 à 10% des employés d’une organisation (voire plus selon certaines entreprises…). Leurs comportements contaminent l’atmosphère et font du quotidien, un véritable cauchemar. Ces personnalités, nocives pour les organisations, freinent la communication, bloquent les synergies entre les personnes, envoient des collaborateurs en arrêt maladie pour harcèlement, détruisent des carrières, divulguent de fausses informations, poussent à l’épuisement professionnel… etc.

L’impact sur la productivité et l’efficacité des groupes de travail est considérable. Ainsi, les toxifiers coûteraient environ 10 milliards d’euros par an aux entreprises allemandes. Combien pour la France ?

Dans ce domaine l’égalité femme-homme respectée. Il n’y a pas de règle en la matière. Certains disent qu’ils seraient plus nombreux dans le domaine politique, de l’art, de la finance ou encore des médias. Mais comment savoir si ce collègue « un peu spécial » est « toxique » ?

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