Conseils, Différentes générations au travail, Dossiers

4 générations au travail

La génération Y : c’est 25% de la population, soit environ 12 millions de personnes en France. Souvent incomprise, bien que très stéréotypée, cette génération fait beaucoup parler d’elle. De même que les « Z », les zappeurs, qui arrivent en entreprise et cassent les codes.

« Ils envoient des sms au bureau, réseautent sur les appli et vissent leurs écouteurs dans les oreilles. »

Les générations précédentes leur reprochent par exemple : leur légèreté, leur manque d’adhésion aux valeurs de l’entreprise, leur individualisme, leur volonté d’instantanéité.

Est-ce une histoire de génération ? Est-ce simplement être « jeune » ?


Comment étaient les « jeunes » avant ?

Les jeunes d’aujourd’hui dérangent (particulièrement en entreprise), ils ont une vision particulière du monde et des aspirations nouvelles, mais cette attitude ne date pas d’hier. En effet, Socrate (470-399 av. J.C) disait : « Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’age ». Cette tendance, à remettre en question les traditions de la société dominante, est visible tout au long de notre histoire. Ci-dessous, un exemple du discours tenu par des jeunes dans les années 70, dénonçant les méthodes de management, les conditions de travail, la qualité de vie ou encore, l’équilibre vie privée/vie professionnelle.

« Bon, ce que je veux, c’est vraiment faire la révolution, pourquoi ?
Parce que je veux transformer le monde, changer le rapport entre les hommes, que les gens ne se fassent plus chier au boulot, mais qu’ils participent activement à leur travail, prennent des initiatives, aiment leur boulot, ne fasse pas 8h sur une chaîne mais en fassent 4 ou 6. Que le restent du temps, ils puissent s’épanouir, s’amuser, prendre vraiment des vrais loisirs, mais pas de loisirs qu’on nous a inculqués. Et vraiment vivre, et changer la vie quoi, c’est ça un peu que je veux. » Claude -19 ans – Ina.fr

Génération, quelle définition ?

Daniel Ollivier (sociologue des organisations) et Catherine Tanguy (coach professionnelle) définissent une génération de la façon suivante :

  • Une génération est définie comme un groupe d’individus qui partagent la même histoire.
  • Chaque génération est marquée, pour la vie, par ses expériences vécues avant 20 ans.
  • Elle reçoit en héritage les valeurs transmises par ses aînés.

Une histoire propre a chacune

  • BABY-BOOMERS, génération née entre 1946 et 1964, dans l’abondance des années 60 et 70 et qui découvre la crise. L’estime de soi et la carrière sont des notions très importantes pour cette génération. Ils sont loyaux envers l’employeur et idéalistes vis-à-vis de l’avenir.
  • GÉNÉRATION X, née entre 1965 et 1979, elle est la génération dite « sacrifiée » ayant connu la crise économique et le choc technologique. L’ascenseur social est en panne, les jeunes sont désabusés et ont développé un certain scepticisme envers l’avenir. Selon Donna Andréolle (professeur en études américaines des universités à l’université du Havre), la génération « X » refuse de s’inscrire dans la société « classique » et elle le fait, malgré elle, « de façon individualiste et non conformiste » (en comparaison à ses aînés).
  • GÉNÉRATION Y, née entre 1980 et 1995, est une génération qui a l’ambition d’être une génération pionnière et pas seulement suiveuse. Interconnectée et impatiente, elle a aussi une grande tolérance vis-à-vis des différences et elle préfère « travailler moins et mieux ».
  • GÉNÉRATION Z, née entre 1996 et 2008, cette génération est marquée par le terrorisme, la précarité de l’emploi, les questions climatiques et, aujourd’hui, la crise sanitaire qu’impose le coronavirus. En effet, ils sont 83 % à se déclarer préoccupés par la situation, dont près de 40 % très préoccupés (source: Yubo). Hyper-connectés et dans l’ultra-instantané, ces jeunes sont qualifiés d’hédonistes et ont le souci de leur propre image. Par ailleurs, les spécialistes disent d’eux qu’ils sont lucides et pragmatiques au travail.

Générations Y & Z, le grand défi intergénérationnel – Daniel Ollivier, Catherine Tanguy


Les points communs entre les Y et les Z

Elodie Gentina (professeure à l’IESEG School of Management) confirme que, d’un point de vue sociologique, « les Z, mais aussi les Y, connaissent une crise sociale, politique et identitaire, qui met notamment l’accent sur la violence collective, avec la montée en puissance des partis extrémistes et des actes terroristes ». Ce contexte implique des comportements communs aux deux générations comme par exemple :

  • Acquisition du droit d’interroger « le pourquoi des choses » depuis l’enfance
  • Rejet des autorités sans justification
  • Connectivité accrue
  • Place de l’affect dans les décisions

« Aujourd’hui, le travail n’est plus une obligation.

C’est un acte volontaire, pas une soumission.« 


Les besoins des jeunes travailleurs

De nos jours, la fidélité à l’employeur n’est plus absolue ni même subie. La fidélité est choisie. Les jeunes ne sont pas fidèles à l’entreprise par peur de perdre leur travail mais parce qu’ils y sont heureux.

Alors, de quoi ont-ils besoin pour se sentir bien, au travail ?

Besoin d’expérimenter, parce qu’ils n’ont pas peur de l’échec, mais besoin aussi de feedback et de reconnaissance. Besoin d’être accompagné et de coopérer. Besoin de transparence et surtout besoin de ne pas s’ennuyer.

Métier > mission


Attentes vis-à-vis des managers

Les nouvelles générations ont des attentes particulières en matière de management. Le responsable doit savoir motiver (87%), écouter (86%), respecter les autres (85%), fédérer (79%) et avoir une capacité à donner une vision à long terme (79%).

Le Baromètre 2018 – Talents : ce qu’ils cherchent vraiment dans leur emploi.

Concrètement, comment faire ?

  • Impliquer et donner un sens aux tâches à effectuer (à quoi cela va servir à terme, à quoi dois-je faire attention, quel sera l’impact de ce que je fais, quelle est ma mission).
  • Prendre le temps d’écouter les besoins, les aspirations et les propositions des plus jeunes (en faisant des points d’échanges réguliers).
  • Reconnaître et valoriser le travail.
  • Prendre en considération les particularités de chacun et accepter les différences.
  • Souder les équipes avec une vision commune du travail répondant à l’éthique des collaborateurs.

« Oui, les jeunes savent travailler, mais ils ont une conception du travail radicalement différente de celle qui est ancrée chez celles et ceux qui les ont précédés« .

Stéphane Hugon, sociologue.


(Re)découvrez les témoignages des jeunes travailleurs ayant connu l’épuisement professionnel au début de leur carrière. Vous aussi, n’hésitez pas à raconter votre expérience professionnelle, c’est totalement anonyme (juste ici).

Pensez-vous avoir des besoins différents que vos collègues ? Ressentez-vous la différence entre les générations au travail ? Comment arrivez-vous à vous adapter aux plus âgés et/ou aux plus jeunes ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez le plus souvent ?

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