Jeunesse au bord du précipice, Les témoignages

« J’avais l’impression que ce que je voulais ne comptais pas, que je ne comptais pas et que je devais écouter les adultes et me taire. »

Temps de lecture: 2 min 6 s

J’ai fait un burn out en classe de 1ère, je sais c’est jeune, et j’ai même été hospitalisée pour ça.

C’est arrivé un soir, d’un coup, ma vision s’est troublée, je ne supportais plus la lumière, je voyais des étoiles, je me suis sentie très faible, j’étais molle, vraiment. J’ai été chez le docteur qui m’a prescrit une prise de sang ainsi qu’une radio des cervicales (il pensait peut-être à un nerf coincé au niveau des cervicales).

Moi qui n’était jamais tombée dans les pommes et qui n’ait absolument aucun soucis avec le sang, je suis quand même tombée dans les pommes au moment de la prise de sang. Deux heures plus tard j’étais à la clinique pour faire la radio, et mon corps a commencé à ne plus répondre, le moindre pas était un effort considérable.

J’ai été transférée aux urgences car le moindre mouvement de corps commençait à devenir très dur, j’étais faible, comme si je me paralysais doucement.

Aux urgences on me fait une autre prise de sang et je retombe dans les pommes. A ce moment-là, les médecins ne savent pas du tout ce qu’il m’arrive, ils présument beaucoup de pathologies diverses. Je suis amenée au scanner pour une suspicion de tumeur au cerveau, RAS. Ils sont perdus car il n’y a absolument aucune explication à tous mes symptômes. Je suis transférée dans une autre clinique où je subis beaucoup de tests, dont une ponction lombaire, ratée, 3 fois de suite. C’était un calvaire, je n’arrivais pas à rester éveillée, je dormais 16h par jour au moins, je n’arrivais plus du tout à marcher, je ne supportais pas la lumière ni le bruit, bref, mon corps était en train de lâcher et il ne supportait plus l’environnement extérieur.

Au final, au bout de quatre jours, durant lesquels on a pensé à des cancers, des maladies chroniques, des maladies auto-immunes, des infections etc. Ils n’ont rien trouvé de concret, et m’ont dit que c’était une AEG (altération de l’état général), une cousine du burn-out. J’ai mis des semaines à récupérer correctement, à réussir à marcher à une vitesse normale, à réussir à me concentrer, à reprendre une vie en fait

Et tout ça est arrivé car j’étais plus que malheureuse dans la filière scientifique, que mon lycée m’avait quasi forcé à suivre alors que ce que je voulais faire, c’était la filière littéraire.

Je me sentais tellement seule, nulle, pas à ma place, pas écoutée, j’avais l’impression que ce que je voulais ne comptais pas, que je ne comptais pas et que je devais écouter les adultes et me taire.


Aujourd’hui je ne fais plus que ce qui me plaît et ce qui me rend heureuse, car j’ai tendance à somatiser dès que psychologiquement ça va mal, c’est arrivé plusieurs fois que mon corps me dise stop (même si cette fois-là c’était la première fois et honnêtement la pire de mes expériences de vie) donc je m’écoute un maximum, j’écoute ma tête ET mon corps.

En tout cas merci pour ce compte, ça fait du bien de pouvoir voir que je ne suis pas la seule jeune à qui ça arrive.

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