L’épuisement professionnel ne date pas d’aujourd’hui ; il est en réalité un phénomène qui s’est intensifié au fil des ans, affectant de plus en plus de personnes dans divers secteurs. Au démarrage de TravailEcoute, ce « syndrome » était encore un tabou mais avec la vague de « me too » en 2016, la parole s’est libérée. Qu’en est-t-il selon les derniers chiffres en Europe ?

Que disent les chiffres ?

Selon le STADA Health Report 2022, le burnout continue de s’imposer comme une réalité omniprésente pour les travailleurs européens. Près de 59 % des répondants européens se sont déclarés proches d’un burnout en 2022, marquant une hausse par rapport aux 54 % en 2021. Cette tendance alarmante reflète l’impact continu de l’intensification des exigences professionnelles et de l’instabilité socio-économique sur le bien-être des individus.

La situation est particulièrement marquée dans certaines régions : les répondants d’Europe de l’Est sont parmi les plus touchés, déclarant des niveaux de stress et de fatigue mentale plus élevés que dans d’autres parties du continent. Ces chiffres mettent en lumière la nécessité pour les entreprises et les gouvernements de repenser leur approche envers la santé mentale au travail.

Le recours au soutien : quelles solutions pour les personnes touchées par le burnout ?

Face à cette pression croissante, les travailleurs cherchent des solutions auprès de divers types de soutien, témoignant d’une prise de conscience de la nécessité d’agir pour leur bien-être. Le rapport révèle que 40 % des personnes en situation de burnout se tournent vers un psychologue ou un psychiatre pour recevoir un accompagnement professionnel adapté à leur santé mentale. Dans la même proportion, 40 % consultent leur médecin généraliste pour obtenir des conseils ou une orientation vers des ressources spécialisées.

L’étude montre également l’importance du réseau de soutien personnel dans la gestion du burnout :

• 40 % des répondants s’appuient sur leur partenaire pour trouver un réconfort émotionnel et une écoute bienveillante.
• 38 % choisissent de se confier à un ami proche ou un membre de la famille, soulignant l’importance des liens familiaux et amicaux dans la résilience face aux difficultés professionnelles.
• 8 % évoquent le soutien de leurs collègues, un chiffre qui reste faible, témoignant des limites de l’entraide au sein de l’environnement de travail direct.

Pour d’autres, l’aide reste plus distante : 5 % se tournent vers une ligne d’assistance téléphonique, tandis que 12 % indiquent n’avoir trouvé aucun soutien, ce qui les expose davantage à une détresse émotionnelle prolongée et à un isolement.

Burnout : des chiffres alarmants et une urgence d’agir

Ces données révèlent non seulement l’ampleur croissante du burnout, mais aussi l’importance du soutien social et médical pour y faire face. Alors que le burnout atteint des niveaux préoccupants, il devient essentiel de renforcer les dispositifs d’accompagnement au sein des entreprises, tout en facilitant l’accès aux services de santé mentale.

En fin de compte, la lutte contre le burnout ne repose pas uniquement sur des initiatives individuelles. Les employeurs, les politiques publiques et les services de santé jouent un rôle crucial pour garantir des environnements de travail plus sains et réduire le risque de burnout pour les générations futures.

SOURCES : Etude Stada Health Report 2022

• L’épuisement des soignants : statistiques alarmantes
• Brené Brown et la puissance de la vulnérabilité : une vision pour la vie et le travail
• Le mal-être au travail : un défi sociétal aux conséquences économiques et sociales
• Burnout : une tendance préoccupante en Europe
• L’impact de l’Intelligence Artificielle sur les compétences humaines